Le Culte de Mythra
- mithragynarchie
- 24 avr. 2020
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Mithra est une divinité indo-iranienne. Plusieurs documents hittites attestent son existence dès le IIe millénaire av. J.-C. Ce culte émerge dans la Perse antique. Les travaux de Georges Dumézil ont montré que les dieux Mitra et Varuna (Contrat et Serment) forment un couple dans le panthéon indo-iranien. Ils sont les représentants de la fonction souveraine et à Mitra-Contrat revient la souveraineté juridique, Varuna disposant de la souveraineté magique. Tous deux ont pour fonction de veiller sur la vérité et sur le cours du monde.
Une révolution religieuse dont la date n'est pas connue a eu lieu en Iran et a transformé en démons certains dieux. Mitra devient alors le yazata- (« dieu ») Mithra et Varuna devient le « Seigneur Sage », Ahura Mazda, le dieu suprême du mazdéisme. Une seconde réforme religieuse, celle de Zarathustra survenue au cours du Ier millénaire av. J.-C., a orienté la religion mazdéenne vers le monothéisme au bénéfice d'Ahura Mazda entouré d'un certain nombre d'entités comme Mitra « Bonne pensée », ce dernier n'étant plus attesté que par quelques formules.
Le mithraïsme se développe à Rome probablement à partir de la seconde moitié du 1ier siècle de notre ère, sans qu'on connaisse exactement les conditions de son introduction dans l'empire. Selon l'historien Plutarque, il serait arrivé en Italie à l'occasion des expéditions de Pompée en Orient contre Mithridate, et contre les pirates de Cilicie.
Mithra était particulièrement populaire dans les armées, essentiellement chez les soldats et les centurions, bien que quelques légats aient comptés parmi ses dévots. Beaucoup d'esclaves et d'affranchis faisaient également partie de ses fidèles. Sénateurs et chevaliers semblent par contre avoir été assez réservés à son endroit ; cependant, dans un temple de Mithra à Rome, des inscriptions datant du 2eme siècle nomment deux supérieurs de la communauté mithriaque, tous deux chevaliers. Les femmes étaient probablement exclues de son culte. Celui-ci s'est principalement répandu en Italie, en Grande Bretagne et sur les rives du Rhin et du Danube. En revanche il semble n'avoir connu qu'un essor limité et tardif dans la partie orientale de l'Empire romain. Dès la diffusion du christianisme, le culte de Mithra apparaît comme un concurrent majeur aux yeux des auteurs chrétiens et comme une cible privilégiée dans les textes polémiques et quand l'empire adopte officiellement le christianisme, il fait l'objet de persécutions à la fin du ive siècle.
On possède peu d'éléments sur le contenu du mithraïsme et les valeurs qu'il véhiculait. À l'heure actuelle, on estime que les notions d'amitié et de loyauté étaient primordiales. Seules deux scènes de la geste de Mithra sont actuellement bien connues et identifiées : sa naissance et la tauroctonie.
La relation entre Mithra et Sol (dieu Soleil), apparaît mystérieuse… Mithra semble recevoir de Sol l’ordre de sacrifier le taureau… Pourtant, du point de vue du panthéon, Sol est une divinité mineure au regard de Mithra, dieu souverain dans la Perse ancienne…La relation très étroite entre Sol et Mithra s’exprime particulièrement dans les scènes de Banquet Sacré, au cours duquel les deux divinités solaires partagent et consomment la chair du taureau sacrifié… Et sur les inscriptions, Mithra est qualifié de Sol-Invictus, qui signifie Soleil invaincu en latin…
Au cours des Mystères de Mithra, le festin mithriaque se déroule dans la caverne cosmique… Mircea Eliade précise que Sol et Mithra sont servis par des personnages (parmi les initiés) qui portent des masques d’animaux. Ce banquet divin devient le modèle des repas rituels organisés dans les cérémonies du culte de Mithra. Les mystes des Mystères de Mithra arborent des masques qui spécifient leur grade initiatique. Ils se chargent de servir le chef de la communauté appelé Pater. Parmi toutes les divinités qui sont l’objet de cultes à Mystères, Mithra apparaît comme le seul à échapper à une destinée en relation à des épreuves, à la mort et à la résurrection… Selon Mircea Eliade, il est possible que l’initiation mithriaque ne comporte pas de rite symbolique de mort et de résurrection, par contre, il semble que les futurs initiés s’engagent par serment à garder le secret…un secret touchant à l'intime, à l'introspection, à tout ce domaine qui touche à la relation avec la femme et qui nécessite de la discrètion et de la retenue (enfance, couple, sexualité)
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